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Cultiver la sobriété pour retrouver sa souveraineté

Photo du rédacteur: Genevieve LafreniereGenevieve Lafreniere

Dernière mise à jour : 10 févr.

homme sur une montagne

Retrouver sa souveraineté personnelle : un chemin vers l’alignement intérieur


Dans un monde où les influences extérieures sont omniprésentes, il est facile de se laisser emporter par les attentes sociales, les opinions des autres et les exigences culturelles. La souveraineté personnelle consiste à reprendre pleinement la responsabilité de sa vie, à s’affranchir de conditionnements et à vivre en accord avec ses valeurs profondes. Retrouver cette souveraineté demande un engagement envers soi-même et un travail conscient sur ses croyances, ses émotions et ses actions. C’est un processus de reconquête intérieure qui mène à une plus grande liberté et à un sentiment d’alignement profond. Ça demande de la patience et de la pratique, un jour à la fois.


Comprendre la souveraineté personnelle


La souveraineté personnelle peut être définie comme la capacité à être maître de ma vie. J'apprends à me gérer, à écouter mon intuition, à agir en accord avec mes principes en ne déléguant pas mon pouvoir aux autres, que ce soit à travers la dépendance affective, la peur du jugement ou l’adhésion passive à des normes qui ne résonnent pas avec moi. Cette souveraineté repose entre autres sur ces piliers essentiels : la connaissance de soi, la responsabilité, l'engagement et l’autonomie. La connaissance de soi permet de discerner ses désirs authentiques de ceux imposés par son éducation. La responsabilité invite à cesser de blâmer les circonstances extérieures et à reprendre le contrôle de ses choix. À développer la capacité de répondre à plutôt que subir ou s'obstiner. Comme nous le rappelle Dr Gabor Maté, to be responsible is to be response-able.


L’engagement envers soi peut se définir comme une promesse profonde et sincère de prendre soin de son propre bien-être, de son intégrité et de son évolution personnelle. Je peux m'engager envers moi en prenant l'habitude de déléguer mon pouvoir à la partie de moi qui veut mon plus grand bien par exemple. Quant à l’autonomie, elle implique d’agir de manière indépendante, souveraine et consciente, sans être gouverné par des pressions externes. Mon mentor nous rappelait que l'autonomie affective était la capacité d'apprendre à me donner ce dont j'ai besoin. Personnellement, c'est ce que j'ai le plus travaillé durant les 8 premières années de mon rétablissement.


Identifier et déconstruire les conditionnements


Dès notre plus jeune âge, nous intégrons des croyances et des schémas de pensée qui façonnent notre perception du monde et de nous-mêmes. Certains de ces conditionnements sont utiles tandis que d’autres limitent notre liberté. Prendre conscience de ces influences est une première étape vers la reconquête de sa souveraineté.

Un exercice utile consiste à se demander : quelles sont les croyances que je porte sur moi-même, sur la réussite, sur l’amour? Sont-elles réellement les miennes? En déconstruisant ces pensées automatiques, il devient possible de choisir consciemment celles qui servent véritablement notre bien-être et notre évolution.


Renforcer son discernement


Retrouver sa souveraineté personnelle implique de développer un esprit critique face aux informations, aux conseils et aux influences extérieures. Cela ne signifie pas de rejeter systématiquement tout ce qui vient des autres mais plutôt d’exercer son discernement et de vérifier si une idée ou une proposition est alignée avec ses valeurs et son intuition.

Apprendre à écouter son ressenti est une clé précieuse dans ce processus. Si une situation, une décision ou une relation génère un malaise persistant, c’est peut-être un signal que quelque chose n’est pas en accord avec notre être. Prendre le temps de s’ancrer et de clarifier ses choix permet de s’assurer qu’ils viennent d’un espace intérieur authentique et non d’une pression extérieure. Je m'interroge : est-ce que je me sens libre dans cette situation? Est-ce que ça goûte bon? Quand j'enseignais l'atelier sur l'affirmation de soi à la Maison Jean Lapointe, j'invitais les résidents à faire preuve de discernement quant à leur discours intérieur et extérieur. Est-ce que ce que je dis ou me dis pars de mon égo, de ma blessure ou de ma vérité?


Cultiver l’autonomie affective


L’un des pièges les plus fréquents qui entravent ma souveraineté personnelle est la dépendance affective, ma toute première programmation dès que je sors du ventre de ma mère. Lorsqu’on attend des autres qu’ils valident notre valeur, qu’ils comblent nos manques ou qu’ils dictent nos choix, on leur remet inconsciemment notre pouvoir. Enfant, nous n'avions pas le choix de respecter ce qui était attendu de nous. Tant dans notre famille qu'à l'école. Et comme on ne peut désapprendre à marcher ou à parler français, cette première programmation demeure. C'est comme si ça devenait contre-intuitif de dire non à quelqu'un. On a peur des conséquences si on refuse de faire ce qui nous est demandé. Peur de déplaire aussi. Si je ne l'ai pas appris dans ma famille, je dois maintenant m'appliquer à répondre à mes propres besoins émotionnels. À développer mon estime, à pratiquer l’autocompassion et apprendre à m'autoréguler. En devenant mon propre refuge, je réduis la peur du rejet et renforce ma capacité à prendre des décisions basées sur mon bien-être intérieur plutôt que sur l’approbation extérieure.


Poser des limites claires


Affirmer sa souveraineté, c’est aussi apprendre à dire non. Trop souvent, nous acceptons des engagements ou des relations qui ne nous conviennent pas par peur de déplaire ou d’être rejetés. Pourtant, poser des limites saines est une manière de protéger son espace intérieur et de respecter ses besoins. Un bon indicateur pour poser des limites est d’écouter son ressenti : lorsque l’on se sent vidé, irrité ou oppressé après une interaction, il est peut-être temps de réévaluer la place que l’on accorde à certaines situations. Dire non avec bienveillance mais fermeté est une compétence essentielle pour préserver son intégrité.


L’importance des pratiques d’ancrage


Retrouver sa souveraineté personnelle ne se fait pas uniquement au niveau mental mais aussi à travers des pratiques qui favorisent l’ancrage et la connexion avec soi-même. La méditation, la respiration consciente, la prière, l’écriture introspective ou toute activité qui permet de se connecter à la partie de soi qui veut notre plus grand bien aident à développer une présence intérieure stable. Lorsque l’on cultive volontairement cet espace en soi, il devient plus facile de distinguer ses véritables aspirations des distractions extérieures. Ces pratiques offrent un espace où l’on peut se reconnecter à son essence et affiner sa capacité à faire des choix éclairés. En yoga, ces 5 points d'ancrage sont : exercices de respiration, exercices de relaxation, pensées positives et méditation, bonne alimentation, pratique physique quotidienne. Un corps détendu et apaisé permet au mental de se détendre et s'apaiser. Comme il serait très difficile sinon irréaliste d'apprendre le Japonais, l'Italien et l'Allemand en même temps, je peux choisir de maîtriser une technique d'ancrage à la fois pour ne pas me décourager.


Concrétiser sa souveraineté dans le quotidien


Retrouver sa souveraineté personnelle est une invitation à interagir avec le monde à partir d'un espace de clarté et de force intérieure. Cela peut se traduire par des choix concrets : privilégier des relations authentiques, exercer un métier en accord avec ses valeurs, structurer ses journées de manière alignée avec son rythme naturel ou encore exprimer ses opinions sans crainte du jugement. Chaque décision, aussi infime soit-elle, devient alors une opportunité de réaffirmer son pouvoir personnel. En cultivant cette posture jour après jour, on mène une vie qui reflète véritablement qui l’on est, libre des contraintes imposées par le regard des autres. Incarner sa souveraineté est un cheminement exigeant mais profondément libérateur. En développant la connaissance de soi, en exerçant son discernement, en cultivant l’autonomie affective et en posant des limites claires, on crée les conditions d’une vie alignée et épanouissante. Ce processus ne se fait pas en un jour, mais chaque pas vers cette reconquête intérieure renforce la confiance en soi et la liberté d’être pleinement soi-même.


Bonne démarche :-)


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