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Au-delà de consommer : l'importance d'apprendre à se gérer

Photo du rédacteur: Genevieve LafreniereGenevieve Lafreniere

Dernière mise à jour : 26 févr.

Personnes qui se tiennent la main

Nous vivons dans un monde où la consommation est omniprésente. Qu’il s’agisse de nourriture, d’alcool, de drogues, de travail ou de réseaux sociaux nous sommes constamment sollicités par des sources de gratification immédiate. Pour beaucoup, consommer devient une manière de gérer le stress, les émotions, l’ennui ou la douleur. Mais derrière chaque comportement compulsif, il y a une réalité plus profonde : l’incapacité à se réguler autrement.


Se gérer, c’est apprendre à composer avec ses pensées, ses émotions et ses besoins d’une manière qui ne nous détruit pas. C’est cultiver des outils internes pour faire face aux défis de la vie plutôt que de chercher refuge dans l’évitement ou l’excès. Car si consommer offre un soulagement temporaire, cela ne résout jamais le problème sous-jacent. Se gérer, en revanche, permet de construire un équilibre durable.


La consommation abusive est rarement une question de simple plaisir. Elle répond souvent à un besoin plus profond : fuir l’inconfort, combler un vide, anesthésier une souffrance. Nous avons tous nos manières de nous apaiser face à l’adversité, et certaines sont plus destructrices que d’autres. Par exemple, une personne stressée pourra se réfugier dans l’alcool pour se détendre, une autre dans le travail pour éviter de penser, une autre encore dans la nourriture pour ressentir du réconfort. Ces comportements deviennent problématiques quand ils sont la seule réponse possible à un inconfort intérieur.


Consommer devient alors un réflexe plutôt qu’un choix conscient. On ne boit plus un verre pour le plaisir, on boit pour oublier. On ne travaille plus pour s’épanouir, on travaille pour fuir le silence. Petit à petit, la consommation prend le contrôle et nous prive de la possibilité d’apprendre à nous gérer autrement.


Apprendre à se gérer : une compétence essentielle


Sortir de la consommation compulsive, ce n’est pas seulement arrêter un comportement. C’est surtout apprendre à développer des alternatives saines pour composer avec nos émotions et nos pensées. Cela implique plusieurs dimensions :


  1. Reconnaître ses déclencheurs : avant de changer un comportement, il faut comprendre ce qui l’active. Quelles sont les émotions ou situations qui nous poussent à consommer? Est-ce l’ennui, le stress, la solitude, la fatigue, la peur du rejet? Observer ses déclencheurs est la première étape pour les apprivoiser autrement. Journaliser est une excellente méthode pour nous aider à mieux se comprendre à cet égard.


  2. Apprendre à ressentir sans fuir : une des raisons pour lesquelles nous consommons est souvent parce que nous avons du mal à tolérer l’inconfort. Nous voulons immédiatement nous apaiser, éviter la douleur ou remplir un vide. Apprendre à se gérer, c’est accepter que l’inconfort fait partie de la vie et qu’il est possible de le traverser sans s’y noyer. La respiration, la pleine conscience et la psychothérapie sont de précieux outils pour nous aider en ce sens. Vous pouvez consulter ma chaîne YouTube pour quelques exercices d'apaisement du stress: harmoniOm - YouTube


  3. Développer des alternatives saines : se gérer implique de remplacer les comportements destructeurs par des pratiques qui nourrissent notre bien-être. Cela peut passer par le sport, la créativité, la méditation, la connexion avec les autres ou encore le simple fait de se reposer. L’objectif est d’avoir un éventail d’options pour faire face aux défis sans sombrer dans l’auto-destruction. Le yoga, les meetings, la lecture et le tricot ont personnellement été mes alternatives salvatrices!


  4. Se donner le droit d’être imparfait : beaucoup de gens consomment parce qu’ils se jugent durement. Ils ne se pardonnent pas leurs erreurs, leurs émotions négatives ou leur fatigue. Apprendre à se gérer, c’est aussi s’offrir de la compassion, comprendre que l’on fait du mieux que l’on peut et qu’il est normal d’avoir des moments de faiblesse.


  5. Demander de l’aide : on ne peut pas toujours tout gérer seul. Parfois, apprendre à se gérer passe par le fait d’accepter qu’on a besoin de soutien. Un thérapeute, un groupe de parole, un ami bienveillant peuvent nous aider à mettre des mots sur ce que l’on traverse et à développer des stratégies plus adaptées.


Quand on dépend d’une substance ou d’un comportement, on a l’illusion du contrôle alors qu’en réalité, on est prisonnier. Se gérer, c’est reprendre le pouvoir sur sa vie. C’est choisir consciemment comment répondre à ses émotions et à ses défis, plutôt que d’être mené par des automatismes destructeurs. Apprendre à se gérer, c’est aussi redécouvrir le plaisir authentique. Quand on ne consomme plus pour fuir, on peut réellement savourer. On peut apprécier un bon repas sans excès, un moment de solitude sans angoisse, une réussite sans se sentir obligé d’en faire toujours plus. La sobriété, au sens large, ce n’est pas juste l’absence de consommation. C’est une manière d’être pleinement présent à sa vie, avec ses hauts et ses bas. C’est la capacité à traverser l’existence sans béquille, avec confiance et résilience.


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Au-delà de consommer, il y a une liberté immense à apprendre à se gérer. Ce chemin demande du courage, de la patience et beaucoup de bienveillance envers soi-même. Mais il ouvre la porte à une vie plus ancrée, plus consciente et surtout, plus libre. Car être libre, ce n’est pas faire tout ce que l’on veut, quand on veut. C’est ne plus être esclave de ses impulsions. C’est savoir que, peu importe les tempêtes, on a en soi les ressources pour y faire face. Et ça, c’est une victoire qui vaut tous les plaisirs éphémères du monde.

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