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La crème glacée aussi addictive que la cocaïne...

Dernière mise à jour : 26 oct. 2023

Samedi soir dernier, le 14 octobre 2023, Le Journal de Montréal publiait cet article for éloquent, La crème glacée aussi addictive que la cocaïne... Ça ne m’étonne tellement pas! J’ai beau accompagner les gens dans leurs dépendances, celle au dessert a été encore plus difficile à arrêter que la cigarette pour moi. J’en suis juste à 30 jours d'abstinence mais tout comme les autres substances auxquelles j'ai été accro dans ma vie, je semble avoir capitulé pour de bon, un jour à la fois, sans toutefois crier victoire pour autant... L'article de samedi commençait comme suit, le lien pour lire l'article au complet se trouve plus bas.

Les aliments ultratransformés (AUT), tels que la crème glacée, les chips et les biscuits, sont aussi addictifs que la nicotine, la cocaïne et l’héroïne, révèle une récente étude américaine rapportée par le New York Post. La recherche, qui s’appuie sur 281 études à travers 36 pays, indique que 14% des adultes sont accros aux AUT.
une main tient un cornet de crème glacée
image de crème glacée

J'ai toujours su que j'étais accro aux desserts, ma première dépendance. Du plus loin que je me rappelle, j'ai eu besoin de sucre pour m'apaiser, me faire plaisir, succomber à un craving. Je répondais aux mêmes critères de l'addiction que ceux définis par Dr. Gabor Maté:

  • avoir du plaisir

  • répondre à un craving

  • incapacité de s'arrêter malgré les conséquences négatives que ça peut occasionner dans notre vie

L'effet cumulatif par la négative des pâtisseries dans ma vie comptait l'inflammation, la prise de poids et me sentir malheureuse, impatiente et parfois même fâchée quand je m'abstenais d'en prendre.


J'ai essayé à de nombreuses reprises de me défaire de cette dépendance, d'apprendre à la contrôler. Ayant arrêté de boire et de fumer, je me disais à tort que c'était le seul plaisir qui me restait. Quelle horreur de me dire une chose pareille alors que je vis tant de choses plaisantes dans mon quotidien.


Comme toute addiction, j'avais involontairement laissé un pouvoir impressionnant à la crème glacée, au chocolat, aux tartes et aux gâteaux! Comme plusieurs, j'ai réussi à arrêter chacune de mes dépendances suite à des rituels quelconques. Retraite fermée pour apprendre à mettre en pratique les 12 étapes des fraternités anonymes, et dans le cas du sucre, une retraite de méditation et de yoga en silence avec le Dr. Deepak Chopra et son équipe. Ça prend souvent des années pour qu'une dépendance s'installe tout comme ça peut prendre plusieurs années afin de maintenir de nouvelles habitudes.


Ça fait plus de 10 ans que j'essaie de me libérer consciemment de cette dernière programmation: sucre = réconfort que je subis depuis au moins 40 ans. J'ai lu sur le sujet, suivi des diètes, des thérapies, des nutritionnistes, me suis auto-coachée avec patience, persévérance, découragement et lassitude. J'ai souvent pensé: ''cette fois-ci c'est la bonne''! Mais toujours avec un petit doute et une peur de ne pas réussir en arrière-plan. Et je rechutais. Est-ce que vous vous reconnaissez aussi dans ce pattern? Ça peut être si souffrant et aliénant.


Je suis heureuse d'avoir persévéré à vouloir me sortir de cette dépendance sournoise et difficile à arrêter. Les gens d'outremangeurs anonymes vous le dirait, il est laborieux de cesser une addiction à la nourriture car nous devons manger chaque jour. Et les occasions ne manquent pas de célébrer des anniversaires avec de magnifiques gâteaux ou de recevoir de beaux chocolats en cadeau. Souvent le problème quand on est dépendant c'est que le variateur intérieur fait défaut et cette problématique est souvent banalisée, comme celle de refuser un verre d'ailleurs. ''Aweye donc, juste un petit verre pour fêter avec nous''... ''Juste un petit morceau ça ne fera pas de tort''... Je me souviens d'une amie dans Weight Watchers à qui j'avais dit ça. Elle m'avait répondu: ''tsé Gen, c'est comme si je te disais, allez, prends juste une petite pof''. Ça m'a tellement marqué. Elle savait à quel point j'avais trouvé ça dur d'arrêter de fumer alors j'ai parfaitement compris son message. Juste un petit morceau = rechute quasi assurée et toute la spirale qui vient avec. Obsession, craving, incapacité d'arrêter, honte, culpabilité, anxiété...


Aujourd'hui plus que jamais, j'ai confiance que je vais arriver à maîtriser ma dépendance au sucre parce que je n'ai ni doute ni peur. Seulement de la fierté et de l'enthousiasme face à ma démarche. C'est la première fois que j'ai l'impression de ne plus me battre contre elle. Comme pour toutes les substances auxquelles j'ai été addict, j'ai capitulé. Est-ce que demain pourrait être différent? Oui parce que je n'ai de pouvoir que sur l'instant présent. J'ai 16 ans d'abstinence d'alcool et de marie-jeanne, 14 de cigarettes, et j'ai foi en ma capacité de me rétablir un jour à la fois. Si vous souffrez d'une quelconque addiction, sachez que nous sommes nombreux et nombreuses à vous comprendre.


COURAGE, il y a moyen de s'en sortir mais il faut être lucide en sachant que non, ce ne sera pas facile.

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