
Il y a des jours où la foi n'est pas au rendez-vous. Et lorsque ce lien intime avec quelque chose de plus grand que soi (que ce soit avec Dieu, une connexion profonde à la partie de moi qui veut mon plus grand bien ou une simple confiance en la vie) se fragilise, un vide se crée. Et ce vide, beaucoup cherchent à le remplir. Parfois, avec de la nourriture, le travail, des distractions... Mais trop souvent, avec de l’alcool. Boire pour oublier, boire pour être en paix, boire pour anesthésier cette absence de foi. Comme si l’alcool pouvait ramener cette sérénité, alors qu’en réalité, il ne fait que s'en éloigner davantage. Cette déconnexion, d’abord spirituelle, devient physique. Ce qui commence comme une quête de réconfort se transforme en une crise bien réelle : une crise de foie.
Le corps ne ment jamais. Il encaisse, tolère, compense mais il finit toujours par s’exprimer. L’excès d’alcool pour engourdir ou taire ses propres pensées, finit par trahir. Les nausées, les douleurs, la fatigue écrasante ne sont que les manifestations tangibles d’un malaise plus profond. Chaque goutte d’alcool avalée pour fuir une crise de foi se retourne contre soi et enfonce plus loin dans la souffrance. La crise de foie, ce n’est pas seulement un symptôme physique. C’est un signal d’alarme. Le corps envoie un message clair : quelque chose ne va pas. En se déconnectant de sa foi, on se déconnecte aussi de son corps, de ses besoins réels, de son équilibre fragile. L’excès d’alcool n’est qu’un révélateur de ce que l'on cherche à fuir. Alors, comment faire quand la foi vacille et que l’envie de fuir devient plus forte que tout? Il n’y a pas de réponse unique, mais il y a des pistes. Écouter. Ralentir. Respirer. Aller en thérapie. Rejoindre un groupe de support.
La foi n’est pas une certitude nécessairement constante. C’est un chemin, une quête. Parfois on s'en rapproche, parfois on s'en éloigne. Mais en la cultivant consciemment, elle devient éventuellement notre alliée. Il se développe alors une connexion profonde et aimante avec la partie de nous qui veut notre plus grand bien et qui ne nous laisserait jamais se saboter de la sorte.
Chaque crise de foie rappelle qu'on est allé trop loin, qu'on a cherché des réponses au mauvais endroit. Ce n’est pas l’alcool qui réparera une foi vacillante en ses capacités. Ce n’est pas en s’anesthésiant que l'on retrouvera du sens. Au contraire, c’est en s’autorisant à ressentir, même l’inconfort, même le doute, qu'on peut espérer rétablir cette connexion.
Peut-être que la véritable foi n’est pas une conviction inébranlable mais la capacité à faire confiance même dans l’incertitude. La foi en quelque chose de plus grand, en la vie, en son propre cheminement. La foi que, même si aujourd’hui est un jour sombre, demain pourrait être plus clair. Et que l’alcool ne sera jamais une lumière sur le chemin mais un brouillard qui éloigne encore plus de ce que l'on cherche véritablement. Alors, plutôt que de boire pour oublier une crise de foi, mieux vaut accueillir cette crise comme un rappel. Un rappel que l'on est humain, imparfait, en quête. Et que la seule façon de combler ce vide, c’est de se reconnecter à soi-même, pas de se fuir.
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