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Le premier verre

Photo du rédacteur: Genevieve LafreniereGenevieve Lafreniere

Dernière mise à jour : 2 févr.

verres de shooters

Apprendre à dire non au premier verre : un défi essentiel pour préserver son rétablissement


Refuser un verre d’alcool peut sembler un choix simple pour plusieurs mais pour une personne en rétablissement, c’est un acte chargé de complexité. Ce premier verre, bien qu’apparemment anodin, représente un risque majeur : il peut rouvrir la porte à une spirale difficile à contrôler. Apprendre à dire non dans ces situations est donc une compétence essentielle pour rester fidèle à son cheminement, préserver son bien-être et éviter les rechutes.


Pourquoi est-il si difficile pour une personne dépendante de refuser le premier verre?


Plusieurs raisons rendent ce refus particulièrement ardu pour une personne ayant une dépendance à l’alcool :


  1. La puissance des habitudes : la dépendance s’accompagne de schémas de comportement profondément ancrés. L’habitude de consommer dans des contextes spécifiques ou en réponse à des émotions peut rendre le refus du premier verre contre-intuitif.

  2. Penser que je peux me contrôler : après une période de sobriété, il est courant de se sentir suffisamment en contrôle pour penser que "juste un verre" ne fera pas de mal. Cette illusion peut affaiblir la vigilance et mener à la rechute.

  3. La pression sociale : dans de nombreux environnements, l’alcool est omniprésent et associé à des moments de convivialité. Refuser un verre peut exposer à des questions insistantes ou à une incompréhension de la part des autres.

  4. Les émotions non régulées : l'alcool a souvent été une échappatoire pour gérer des émotions difficiles. Dire non à un verre peut raviver ces émotions et exiger une régulation émotionnelle accrue.

  5. La peur de se faire juger : pour certaines personnes en rétablissement, refuser un verre peut signifier révéler leur histoire ou être perçues comme différentes, ce qui peut être inconfortable, voire intimidant.


Les conséquences de dire oui au premier verre


Pour une personne dépendante, le premier verre ne sera rarement qu'un seul verre. Il peut rouvrir la porte à des schémas de consommation incontrôlés.


  • La rechute : l’alcoolisme étant considéré comme une maladie chronique chez les AA, une seule consommation peut raviver les compulsions et les comportements destructeurs.

  • La culpabilité et la honte : accepter un verre peut entraîner un sentiment d’échec ou d’indignité, ce qui alimente un cycle émotionnel négatif.

  • La perte des acquis : chaque jour de sobriété est une victoire pour la personne dépendante. Dire oui au premier verre peut effacer des semaines, des mois, voire des années de progrès.


Les bénéfices de refuser le premier verre


  1. Préserver sa sobriété : dire non au premier verre est une manière directe de protéger son rétablissement et son bien-être global.

  2. Renforcer la confiance en soi : chaque refus est une preuve de votre engagement envers vous-même et vos objectifs.

  3. Stabiliser les émotions : en évitant l’alcool, vous pouvez maintenir un équilibre émotionnel plus stable, sans les hauts et les bas exacerbés par la consommation.

  4. Rester aligné avec ses valeurs : refuser un verre, c’est choisir de vivre en cohérence avec vos priorités et vos engagements.


Comment apprendre à dire non au premier verre


  • Anticipez les situations difficiles : identifiez les contextes où l’on pourrait vous proposer un verre. Préparer à l’avance des réponses claires vous aidera à vous sentir plus en confiance.

  • Adoptez des phrases affirmatives

    "Non merci, je ne bois plus."

    "J'aime bien ce que je bois présentement mais merci de proposer."

    "Je préfère rester sobre ce soir."

  • Rappelez-vous ce qui est en jeu : face à une tentation, prenez un instant pour réfléchir aux conséquences de ce premier verre et comment peuvent parfois se terminer vos soirées. Visualisez les efforts accomplis pour atteindre votre sobriété et tout ce que vous pourriez potentiellement perdre.

  • Entourez-vous de soutien : avoir un réseau de soutien, comme des amis compréhensifs, des groupes de rétablissement ou un parrain/marraine, peut vous aider à traverser les moments difficiles.

  • Évitez les environnements à risque : dans la mesure du possible, limitez votre exposition aux contextes où l’alcool est omniprésent, surtout dans les premières étapes de votre rétablissement.

  • Utilisez des distractions ou des alternatives : tenir un verre non alcoolisé à la main peut détourner l’attention et éviter les questions. Trouver des activités qui ne tournent pas autour de l’alcool peut également vous aider à vous sentir plus à l’aise.

  • Travaillez sur vos émotions : si l’alcool servait à masquer des émotions, apprenez à les identifier et à les gérer différemment, par exemple avec la thérapie, la méditation, la journalisation, la prière ou la lecture.


Gérer la pression sociale


Il est fréquent que des personnes insistent ou posent des questions sur votre refus. Voici quelques stratégies :


  • Restez ferme : un simple "non merci" répété avec assurance est souvent suffisant.

  • Changez de sujet : redirigez la conversation vers un autre thème.

  • Soyez honnête si nécessaire : si vous vous sentez à l’aise, partager que vous êtes en rétablissement peut clarifier la situation et décourager l’insistance.


Refuser le premier verre est un acte d’amour-propre, de discipline et de fierté. C’est choisir la santé et la liberté plutôt que de céder à un instant de faiblesse. Ce n’est pas toujours facile et il est normal de rencontrer des défis en cours de route. Mais chaque fois que vous dites non, vous renforcez votre engagement envers une vie meilleure tout en augmentant votre sentiment d'efficacité personnel.


Courage si vous vous reconnaissez dans ce texte, je suis passée par là, je comprends tellement c'est quoi...

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